En janvier, il se déroule au temple Sanjusangendô à Kyoto, une grand messe du kyudo, le tir à l’arc traditionnel japonais. Cet évènement s’apelle le Tôshiya 通し矢 (tooshiya, longue flèche), et le tournoi qui s’y déroule, c’est l’Ômato taikai 大的大会 (oomatotaikai, grande réunion de la grande mato – oui, tout est grand au Japon…). A l’époque Edo, tout le monde pouvait participer. Mais aujourd’hui, seuls les personnes ayant atteint leur 20 ans dans l’année écoulée peuvent venir y tirer leur paire de flèches. Le Tôshiya accompagne en fait le Shin Seijin no hi, un jour férié qui a lieu au début de Janvier pour célébrer la majorité des petits jeunots (20 ans au Japon) .

C’était la première fois que j’assistais au Tôshiya, et c’était vraiment à la hauteur de ce que j’attendais: des couleurs, des arcs, des flèches, du monde…énormément de monde. Non seulement, les archers viennent de tout le Japon, mais je pense que TOUT le Japon vient au Tôshiya (bon j’exagère peut-être un peu ^_^). Mais pourquoi est-ce qu’il y a tant de monde? Eh bien, parce que les jeunes participants du tournoi porte le kimono et c’est très joli à voir. En effet, les jeunes filles portent le hakama et le kimono furisode extrèmement colorés, aux motifs plus beaux les uns que les autres. Il y a autant de rivalité dans le port du hakama que dans le tournoi lui-même.

Le plus drôle, c’est qu’il doit y avoir 3 fois plus de filles que de garçons qui y participent…Un spectacle ravissant de grâce qui plait au public, sûrement par la débauche de tradition qui y règne: un tournoi plusieurs fois séculaire de tir à l’arc traditionnel en kimono dans un des plus hauts lieu solennel du Japon. C’est un sacré mélange qui attire les photographes à la pelle. Et moi aussi ^_^ Car à défaut de ne pouvoir y participer (mes 20 ans sont loin) et de pouvoir parter le furisode (je suis mariée maintenant), on vit son rêve par procuration, mais sur place pas devant son poste de télévision :p

Lorsque les jeunes gens ont fini leur tirs, les sensei (maîtres) de kyudo vont à leur tour tirer. Une déferlante de dan qui malgré tout, impressionne bien moins le public. L’année prochaine, je partciperai à l’organisation du Tôshiya, j’ai joué les paresseuses cette année. Je ferai amende honorable la prochaine fois, en me levant à 5h, dans les petits matins d’hiver glacés de Kyoto. En attendant, félicitez avec moi Momoki san (cf. photo) qui y a participé! C’est une jeune fille très modeste et adorable au club de kyudo. Elle et moi avons décroché (décoché, même) notre 1er dan ensemble cette année. Omedetô Momoki san!!!