J’ai besoin de beurre sur mes tartines…
Emilie
Posted on October 28th, 2012
…Mais le beurre est très cher au Japon. À 3,5€ la plaquette de 200grammes, ça devient vite un luxe au quotidien. Pourquoi le lait, le beurre et le fromage sont aussi cher dans ce pays? Sûrement parce que la moitié de la production laitière, bien que je pense assez conséquente, part dans des produits finis genre dégueulasses comme du café au lait en canette. Quel gâchis! Du coup, produire du beurre revient cher, parce qu’il n’y a plus assez de lait et que c’est moins rentable d’en produire que des canettes de kafe-o-re.
Donc je me dis qu’il faut que je pense à remettre la filière laitière dans le droit chemin: je dois monter un élevage de vaches pour consacrer la totalité de la production de lait à l’élaboration de VRAIS produits laitiers. “Produced in Hokkaido”, biensûr, pour un label qualité. L’offre serait ainsi augmentée et le prix du beurre reviendrait à un niveau plus abordable. Si pour 10 litres de lait, les 10 sont consacrés à la production de beurre, on a une possibilité d’atteindre un prix de revente intéressant et devenir rapidement les leaders du marché (voir même couler la production de canettes de café au lait devenues, alors, trop cher).
Bon, en fait, y a aussi que l’utilisation du beurre n’est pas forcément répandu au Japon (et s’ils préfèrent de la..margarine, achevez-les). Sa principale utilisation est quand-même la même qu’en France: dans la cuisine et dans la pâtisserie. Et on sait combien les Japonaises adorent confectionner des petits gâteaux pour leur copains ou leurs voisins. Créer des écoles de cuisine avec des cours d’un chef français (un autre label de garantie qualité aux yeux des Japonais) pour promouvoir l’utilisation du beurre, permettrait d’augmenter la demande. Biensûr, l’école serait sponsorisée par ma marque de beurre.
Avec une demande aussi forte, je devrais augmenter la production, ce qui m’obligerait à investir dans ma compagnie autant en têtes de bétail que d’immobilier et de technologie…Et pour limiter les coups de gestion via un prestataire et rester actionnaire à 100% de mon capital, il faudrait que je monte une banque. Je pourrais la rentabiliser en l’ouvrant à des compagnies vertes et coopératives agricoles japonaises, avec des financements -et des assurances surtout- spéciaux liés à leur activités. Ca ferait venir des investisseurs intéressés par la spéculation sur les assurances = plus d’argent dans les caisses. Et ça me permet de créer une filière R&D dans la machinerie d’élaboration des produits laitiers et la conservation sur le long terme du beurre. Cette nouvelle étape me permet d’ouvrir un institut privé de recherche et enseignement et d’attirer (encore!) des nouveaux investisseurs.
Bien, avec cette nouvelle rentrée d’investissements, je peux développer encore plus ma filière de production de beurre! J’ai l’impression qu’on peut racheter les autres marques, ce qui m’assurerait un quasi-monopole du marché et donc pourrait fixer le prix de ma plaquette de beurre? Non pas encore. Je peux pas encore racheter toutes les marques, Meiji est assez balèze… Pas grave, j’engage les AKB48 pour faire la promotion de mon beurre et mes autres produits laitiers. Nouvelle rentrée d’argent, je rachète tout le monde et je peux enfin fixer le prix de ma plaquette de beurre à 250¥ (2,5€ Hourray! Mais c’est encore trop cher). Et comme les AKB48 deviennent trop cher, je monte ma propre filière music&entertainement, pour créer mon propre groupe d’idoles et une chaîne de télévision consacrée aux furusato (pays natal). Les Japonais adorent ce genre d’émission qui mélange bouffe et voyages dans le pays. Ajinomoto et autres paieraient une fortune pour faire passer leurs réclames sur ma chaîne, qui vise principalement les ménagères japonaises. Et paf! Un peu de pub pour mon école de cuisine, +25% de ménagères inscrits. Et paf! Mon groupe d’idole qui fait la promo de l’école, +25% de jeunes inscrits.
Les ventes de mon beurre explosent! J’ai racheté presque la moitié de la production laitière du Japon. La plaquette de beurre passe à 200¥!! Avec ma banque et ses filières dans la finance, j’ouvre ma propre bourse des produits laitiers et crée un indice japonais :D Le marché japonais flambe et ma compagnie laitière fait des partenariats avec Danone et Nestlé. Du coup, j’ai le droit d’importer du beurre pas cher. Youpi: enfin une plaquette de beurre à 150¥ au Japon!!! Biensûr, il faut segmenter le marché, alors mon beurre züper-qualität produit à Hokkaïdo restera celui qui coûte cher, mais les beurres importés (merci le TPP!!) (importés, mais pas dégueulasses style beurre australien, parce que c’est ma zaibastu qui choisit) sont moins cher et accessibles à tous :)
Ultime étape bonus: intégrer la consommation de Nutella dans les ménagers japonais. Facile, mon école de cuisine propose un atelier spécial enfants avec des goûters au nutella (faits par les enfants donc). Ferrero et moi, on monte un partenariat et Ferrero est très content de percer dans le seul pays qui faisait de la résistance…Et moi, j’ai du beurre ET du nutella sur mes tartines le matin :D
VICTORY!!!
Ma fille a de l’avenir au pays du soleil levant….pas comme on croit dans l’étude des métaux lourds non non …. dans le beurre et le nutella
Comment on investit dans ce business?